Navigation paisible de 12h pour rejoindre notre port d’entrée aux Bahamas. Peu après le départ, nous avons une touche sur une des cannes puis sur l’autre. Un petit thon est vite ramené à bord, par contre sur la seconde, c’est beaucoup plus difficile. Vingt minutes de combat pour finalement voir arriver un assez gros requin au bord du bateau… Cette bestiole a mangé le thon que nous avions attrapé pendant la remontée et s’est lui-même pris à l’hameçon… C’était un signe… Les requins sont en effet omniprésents aux Bahamas… Au large mais aussi sur les plages où il ne se passe pas un jour sans que l’on en croise… parfois dans 1 mètre d’eau… Heureusement ils sont tout à fait débonnaires et pour l’immense majorité, inoffensifs (souvent des requins nourrices). Ceci étant dit quand un requin de 2 ou 3 mètres se promène sous le bateau vous réfléchissez 2 fois avant de sauter !

Les Bahamas, ce sont des paysages de cartes postales à tous les coins d’îles. Un archipel s’étendant sur 13940 km2 avec plus 700 iles et ilots dont une petite partie seulement est habitée. Toutes les iles sont bordées de sable d’un blanc immaculé et d’eau d’une limpidité exceptionnelle. Sable blanc + eau limpide = turquoise de rêve. Incontestablement les plus belles couleurs d’eau depuis notre départ.

Notre temps est compté, nous devons être en Caroline du Nord (côte Est des USA) à partir du premier juin pour des questions d’assurance ( la saison des cyclones commençant dans les Caraïbes); Nous devons faire des choix et nous cantonner qu’à certaines iles. Nous choisissons la voie ouest (par Cat island, Eleuthera island et Great Abaco) et nous laissons de côté les Exumas. Avec regret car c’est a priori le meilleur des Bahamas… Pour se consoler, on se dit que ce sera pour l’année prochaine et que les traverser en quelques jours serait dommage alors qu’on peut y passer facilement plusieurs semaines.

Mayaguana, notre port d’entrée, Acklins island en passant par les Plana Cays et Conception Island et enfin Cat Island… Tous les endroits du sud des Bahamas que nous avons visités rivalisent de beauté sauvage… Nous y sommes presque seuls, un ou 2 voiliers parfois, un motor-yacht de pêche au gros sinon.

Il faut dire que les eaux sont poissonneuses, c’est le retour des pêches miraculeuses. Nous attrapons notre plus gros poisson depuis le départ : un thon albacore (yellowfin tuna) de 30 kg… mais aussi des barracudas (que nous remettons à l’eau à cause de la cigattera), des thazards, des carangues sans oublier les dorades coryphènes… Il arrive parfois que les poissons ayant mordu se fasse manger par un requin durant la remontée… on remonte alors une tête ou une moitié de poisson… !

Cat island héberge le plus haut sommet des Bahamas : le mont Alvernia. Une bonne rando de 30 minutes depuis la plage, 10 bonnes minutes de montée… Nous voilà perché à 63 m d’altitude J ! Un ermite y avait construit son refuge, genre de petit monastère en modèle réduit. Vision panoramique à 360° sur toute l’île.

Les Bahamiens sont d’une gentillesse extraordinaire. On nous offre ici une papaye, on nous prend en voiture, on nous offre une bière… Tous ceux que nous croisons sont affables et heureux de taper la discut…

Nous rencontrons une famille américaine d’adoption Carmen et Miguel avec leurs enfants Victoria et Lucas (les parents sont argentin et brésilien mais vivent à Washington DC depuis plus de 20 ans) avec qui nous sympathisons immédiatement. On dine, on explore les mangroves , on fait du snorkelling ensemble… malheureusement nos chemins se séparent trop rapidement, la faute à notre assurance… Rendez vous est pris à Washington en Août.

Bref, les Bahamas sont paradisiaques, on se laisse vivre…

Seul bémol, les Iles sont envahis de moustiques et sand fly (vous vous souvenez ces horribles petites bêtes de la taille d’un moucheron qui vous dévorent âprement !). Lors des soirées sans vent, nous sommes obligés de nous calfeutrer dans le bateau (heureusement ce n’est pas souvent. On en oublie alors que nous sommes au paradis… Heureusement lorsque l’alizé est là, les petites bébêtes restent planquées…

Le nord-ouest des Bahamas est plus fréquenté (sans commune mesure avec les îles vierges ceci étant dit) mais reste magnifique. Nous remontons de mouillage en mouillage en slalomant dans les bancs et passes.

On se fait un gros stress dans une passe étroite et peu profonde (2m). Au moment ou on arrive dedans s’abat un grain cogné (rideau de pluie, vent à 40 nœuds…), on ne voit plus rien, la visiblité est catastrophique et la pluie nous fouette le visage nous empêchant d’ouvrit les yeux… Plus de peur que de mal et ça ne dure pas longtemps.

Le paradis ! L

Nous profitons de nos derniers jours de mouillage tropicaux (un peu gâchés par une météo pluvieuse et venteuse). Snorkelling sur des récifs sur peuplés de poissons et de langoustes… Plage et un dernier stop dans une marina avant le grand départ pour les usa.

Nous partons aujourd’hui pour Beaufort, petite ville située en Caroline du Nord juste sous le fameux et redouté Cap Hatteras.

500 milles au programme soir 3-4 jours…