Nous savons que nos aventures vous tiennent en haleine et que vous êtes assez nombreux à guetter nos nouveaux posts. C’est pourquoi nous tenons à vous présenter nos plus sincères excuses pour avoir délaissé notre extraordinaire blog durant les 3 derniers mois… Du coup on vous propose 4 articles d’un coup !

Nous voilà à St Martin après de nombreuses aventures. Nous avons fait la navigation la plus éprouvante de notre voyage. Pas à cause de la météo relativement correcte mais parce que nous avons fait 450 milles contre le vent et parfois les courants… Eprouvant physiquement et psychiquement ! Nous avons également naviguer le long de la République Dominicaine et reçus plusieurs visites.

Avant ça nous avons passé presque 2 mois plein à Cuba : escale riche, variée mais aussi parfois compliquée.

Plutôt qu’un récit linéaire, on vous propose un Abcdaire reprenant quelques moments importants, quelques anecdotes ou réflexions…

Bonne lecture.

 

A comme arrivée.

Navigation rapide avec un temps parfait, la traversée depuis la Floride aurait du être parfaite. Malheureusement, le pilote automatique s’est mis à nouveau en Carafe. Problème d’hydraulique cette fois… Cette panne va nous rendre très désagréable les navigations autour de Cuba. Obligé de tenir la barre en permanence dans des navigations au près serré ou au moteur… Galère, galère ! Au demeurant la panne est identifiée mais toujours pas complètement réparée… heureusement un système D nous permet de faire fonctionner l’installation. Le frère d’Estelle qui nous rejoint en République Dominicaine va amener les pièces qui devraient nous permettre de résoudre définitivement la panne !

 

B comme Barracuda

Ce n’est un secret pour personne, l’équipage aime la pêche et Cuba nous faisait rêver à ce point de vue… Le vieil homme et la mer n’a qu’a bien se tenir nous voilà !

On a péché mais pas du tout à la hauteur de nos espérances… La faute aux Barracudas !!! Ce poisson carnassier vorace aux dents aiguisés découpeuses de fil et d’appâts est surabondant dans les eaux Cubaines… Et pas seulement autour des récifs comme à l’accoutumé mais aussi en pleine mer… Poisson étant le plus sujet à la ciguattera, nous avons décidé ne pas en manger même si apparemment la ciguattera est absente de la côte sud de Cuba (mais pas au nord)…

Après en avoir attrapés en pagaille et aussi perdu une dizaine de lignes, nous avons décidé d’arrêter la pêche à la traine autour de Cuba… On se rattrapera sur la chasse sous marine…

C comme Cousins

Visites, visites… Marie la sœur de Pierre est venue nous rejoindre pour une dizaine de jours en famille. Quatre de plus à bord d’Essentiel, il faut s’organiser mais tout le monde trouve sa place. Malheureusement pour les visiteurs, le temps n’est pas de la partie … fronts froids à la queue leu leu… Nous passons 4 jours dans l’archipel des jardins de la reine avant de rejoindre la terre ferme et de rayonner autour de Trinidad. Ballade en montagne, flânerie citadine, plage, petite navigation à la journée… les journées passent vite… Marie et Florent sont arrivés chargés de cadeaux et gâteries qui permettent de fêter dignement la nouvelle année ! Un invité surprise s’est immiscé dans les bagages : un méchant virus grippal qui aura vite fait de se répandre à tout le bateau ! Seule Marie y échappera ! Première maladie en 18 mois de voyage pour tout l’équipage.

Les enfants sont aux anges et profitent pleinement les uns des autres. C’est avec grand plaisir que nous fêtons tous ensemble l’anniversaire de Romane!  Mattéo découvre les restaurants « all you can eat, all you can drink » et à voir son sourire on sent que c’est une révélation. Enfin un resto pour enfants : pas d’attente, on arrête pas de se lever, on mange ce qu’on veut et dans l’ordre qu’on veut! les autres ne sont pas en reste…

C’est le cœur serré que nous voyons repartir tout ce petit monde, très heureux d’avoir partagé un bout d enotre aventure avec vous malgré les conditions pas optimales.

 

D comme système D

Cuba pâti de 2 handicaps majeurs : l’embargo imposé par l’oncle Sam et un régime depuis trop longtemps soviétique. Résultat le pays n’est pas très riche et on trouve parfois très difficilement certaines choses. Les fonctionnaires, qui représentent le plus grande part de la population active, ont des salaires très bas. Ajouter à cela un système ou 2 monnaies coexistent (l’une valant 25 fois plus que l’autre) et des prix élevés sur les produits importés (en gros tout sauf l’agriculture).

Le gouvernement subventionne à tour de bras, les cubains possèdent des carnets pour se procurer bon nombre de produits de première nécessité et surtout une incroyable économie parallèle s’est développée. Le détournement, le contournement et la corruption vont bon train. Un représentant de Bouygues (qui apparemment aurait un quasi monopole du BTP à Cuba) me disait que le matériel des chantiers est systématiquement commandé en triple du fait de cette économie souterraine. Nous avons nous même profiter de cette économie souterraine à plusieurs reprises : beaucoup d’hôtels pour touristes proposent des formules all inclusive avec des restaurants buffets. Il suffit lorsque l’on est pas client d’aller discuter avec le chef serveur ou cuisinier pour que moyennant quelques dollars, on puisse profiter du buffet. Une fois même, on nous ouvrira les portes du buffet gratuitement…

 

E comme espagnol

Peu de cubains maitrisent l’anglais et encore moins les autres langues. L’espagnol est roi ! De plus après 7 mois passés aux US, notre cerveau s’est habitué à l’anglais. Début difficile puis doucement on commence à mieux comprendre, plus difficilement à s’exprimer… Quelle frustration de ne pouvoir vraiment échanger avec les gens que nous rencontrons . Encore une fois, on regrette que notre apprentissage des langues étrangères ait été à ce point défaillant. On espère que les enfants ont mesuré l’importance de maitriser les autres langues…

Il faut cependant noter que dans ce pays ou le tourisme est roi, les écoles hôtelières donnent des cours de langues  :français, anglais et italien. le personnel des complexes hôteliers possèdent donc des rudiments de ces différentes langues.

 

F comme Frente Frio ou front froid

Les instructions nautiques parlent de ces fronts froids qui descendent des USA. Il est précisé qu’ils durent généralement 3 jours et que leurs fréquences vont de 1 par mois à 2 par semaine…

Durant 1 mois, le mois où nous avons eu des visites, les fronts froids se sont succédés à leur fréquence maximum…quasiment 1 mois de vent du nord froid et fort et souvent pluvieux.

Obligés de mettre la polaire en pleine journée! On a fait des navigations en ciré complet, ce qui ne nous est quasiment jamais arrivé du voyage !! Cuba ça se mérite…

Heureusement nous avions choisi de naviguer sur le long de la côte sud : la masse de Cuba atténue un peu l’effet de ces frontts.

 

G comme grands-parents

Les parents de Pierre sont venus nous rejoindre à nouveau pour un séjour cubain. Arrivée sous le soleil de Cayo Largo les bras chargés des cadeaux de noël et la valise rempli de fromages et saucissons !! Malheureusement frond froid oblige, nous n’avons pas profiter autant que voulu des cayes situées autour de cette île. Les enfants se sont rattrapés avec la piscine de l’hôtel.

Les plages de Cayo Largo sont les plus belles que nous ayons vu à Cuba, certaines sont encore plus belles mais situées sur la cote nord est. Le sable est d’une finesse et d’une blancheur incroyable donnant à l’eau une coloration turquoise magnifique… Après une navigation à nouveau contre le vent nous arrivons dans la grande et jolie baie de Cienfuegos. La marina vient juste de rouvrir après plusieurs semaines de fermeture ! Nous passerons les quelques jours qui nous restent en compagnie des grands parents à explorer les alentours : Trinidad qui possède un centre historique très charmant et bien conservé, la lagune de Guanaroca ou le rose flashi des flamands roses contrastent avec le vert profond des mangroves et enfin Santa Clara la ville du Che. Che Guevara y est enterré dans un tombeau sobre mais coiffé d’un monument démesuré à sa gloire et à la gloire de la Révolution. C’est aussi ici qu’a eu lieu son plus haut fait d’arme et qui a précipité la fin du régime de Batista.

Nous découvrirons le restaurant de Cuba. Caché tout au bout de la punta Gorda a Cienfuegos, le Largacto est un paradis pour les standards cubain : décor superbe en bord de mer, nourriture généreuse et bonne !

Nous laissons Jean-Pierre et Catherine a Santa Clara, ils vont passer quelques jours en amoureux dans une caye du nord puis à la Havane avant de s’envoler vers les USA pour la suite de leur périple.

 

H comme la Havane

 

Nom mythique pour la capitale du pays ! Grande ville foisonnante et passionnante, nous avons aimé ! Le centre historique est en fait assez petit et se ballade aisément à pied en moins d’une journée. Il faut dire que quasiment tous les musées et bâtiments à visiter étaient en rénovation et donc fermés au public.

On s’y rendait depuis la marina en taxi collectif. Nous arrivions par le Malecon, grande artère en bord de mer qui m’a fait pensé à Alexendrie en Egypte. Nous sommes également monté visiter les forts qui protègent la baie de la Havane et qui offre un superbe panorama sur la ville…

Les journées passent vite : visite de musée dont le musée de la révolution a mi chemin entre propagande éhontée et faits historiques, repas sur le pouce et achats des cadeaux de noël des moussaillons. Cette année se sera local pour les cadeaux : panoplie de baseball pour Malo (c’est le sport national cubain), vieille voiture américaine en bois pour Eloan et poupée de chiffons et autres babioles pour Enora.

Le temps est magnifique et c’est avec grand plaisir que nous flânons dans les ruelles et buvons des coups en terrasse sur l’une des nombreuses places de la vieille ville…

 

I comme inclusive

 

« All inclusive ». La plupart des hôtels touristiques de Cuba (et il y en a beaucoup) fonctionne selon ce système. Tout compris, boissons, alimentation, activité… tout est compris dans votre reservation. Des hordes de touristes envahissent ces complexes démesurés pour ne pas ou peu en sortir… Pas d’américains ici (embargo oblige) mais des canadiens fuyant l’hiver rude et trouvant ici de vacances à bas prix… La Tunisie des canadiens… Tourisme de masse stéréotypé, pas pour nous ! Même si on a profité plusieurs fois de ces buffets gargantuesques bien que pas très bon…

 

 

L comme Langouste

 

A défaut de Marlin ou autre gros poissons, nous nous sommes régalés de langoustes… pêchées ou troquées contre un peu de sauce tomate ou de rhum.

La répartition des bebettes obéît à une loi que je ne connais pas. Dans certains endroits on en trouve des flopées parfois même dans un mètre d’eau et ailleurs on ne voit pas l’ombre d’une antenne… Elles sont parfois juste à l’entrée de leur trou donc très faciles à voir et à attraper alors qu’ailleurs elles sont camouflées et le travail de repérage est long et fastidieux.

Les enfants attraperont leurs premières y compris Eloan ! Ce jour là, nous ramenons 7 langoustes toutes de belles tailles…

Et puis de temps en temps un bateau de pêcheur approche et nous propose queues de langoustes ou crevettes… Le plus souvent les pêcheurs nous donne la marchandise et nous laisse libre du prix ou de l’échange…

Notre recette préférée : langouste sautées avec crème, ail et persil… Un délice !

 

 

 

M comme Mangove

 

On trouve tout le long de la cote sud de Cuba une multitude de petites iles d’origine coralliennes (les cayes). Il y en a plusieurs dizaines formant des archipels distincts : les jardins de la reine, les cayes de San Felipe et les cayes autour de Cayo Largo. Tous ces ilots sont quasiment vierges. Quelques cabanes de rangers de ci de là, quelques bateaux de pêcheurs et quelques très rares voiliers en ballade. C’est une nature intacte. Le royaume de la mangrove : tous les ilots en sont couverts offrant par là refuge à une faune sous marine des plus riches. Des poissons a foisons comme je n’en ai jamais vu nulle part. Sur certaines patates les bancs sont tellement denses qu’on ne voit plus le corail… les poissons sont plus gros, plus nombreux et les espèces plus nombreuses que partout ailleurs dans les caraibes. Il y a aussi de nombreux crocodiles marins qui peuplent toute cette région. Ils sont heureusement très craintifs. Nous en verrons néanmoins un a Cayo Largo, imprésionnant !

La mangrove offre aussi asile a de nombreux insectes dont les Sand Fly avides de chair humaine… Lors de la visite des cousins nous étions mouillé devant une belle plage déserte bordée d’une végétation luxuriante. Les enfants paillaient d’impatience à l’idée d’aller passer l’après-midi à la plage. Il est décidé de déposer tous les enfants et les Mamans à la plage pendant que le capitaine part chasser.

Quel ne fut pas mon étonnement de retrouver tout le monde sur le bateau à mon retour… d’autant que celui-ci est mouillé à 200-300m du rivage.

Les plagistes ont subis l’attaque d’une nuée de Sand Fly… impossible de leur échapper même dans l’eau… petits en pleurs et frigorifiés et pas d’annexe pour les ramener… heureusement Malo et Marie partiront chercher le paddle et la bouée gonflable pour ramener tout le monde au bateau ! Les plus piqués auront quelques dizaines de boutons tel Eloan qui semble avoir fait une maladie éruptive…. La nature sauvage !!!

 

P comme Punta Frances

Punta Frances sur l’ile de la Juvendud est probablement l’un des plus beaux mouillages de Cuba : une crique parfaitement sauvage ourlé par une belle plage de sable blanc et entouré de récif propice au snorkelling. Malheureusement nous n’aurons pas l’occasion d’en profiter. A peine l’ancre posée, un bateau des gardes-côte cubains vient nous voir et nous intime de partir! Un énorme yacht est déjà mouillé et la crique (qui fait quand même 4 milles) lui est réservé! Malgré une négociation serrée, la mise en avant des enfants (qui habituellement ouvre les portes) nous sommes obligés de quitter les lieux. Nous apprendrons que le yacht appartenait à un émir… Comme quoi même au pays du peuple, les grands de ce monde jouissent de privilèges! Certains doivent se retourner dans leur tombe…

 

R comme Revolution

La propagande va bon train à Cuba. Partout de grandes affiches à la gloire de la révolution et de ses leaders : Fidel Castro et Che Guevara.

Siempre revolution disent les affiches…

Chaque ville à son musée, souvent miteux, de la révolution où sont exposées les fait d’arme et quelques fusils. Chaque grande ville possède un morceau de la carlingue d’un avion de l’US force abattu lors du fameux désastre de la baie des cochons…

Le musée de la révolution à la havane est un peu plus grand et retrace de façon assez complète l’histoire de la guerre révolutionnaire et des années de guerre froide. On y apprend plein de choses puis d’un coup on est pris d’un doute. De nombreux faits sont ici relatés puis d’un coup on nous explique que la CIA a introduit sur l’ile des virus d’abord contre les animaux (1 millions d’animaux décimés) puis contre les humains (la dengue) qui auraient fait des centaines de mort… si on veut bien croire que la CIA était prête à tout pour mettre bas le régime castriste je ne peux m’empêcher de penser que la dengue est arrivée de manière naturelle à Cuba comme dans tout le reste des caraïbes et Amérique latine… d’autant qu’il existe des virus bien plus efficace que la dengue pour décimer une population… Et là on se dit que la propagande a pris la place de l’histoire et l’on ne sait plus ce qui est vrai ou pas !

Propagande omniprésente et caricaturale. Alors qu’on visitait le centre ville de Cienfuegos nous sommes rentrés dans le théâtre. Avait lieu une répétition d’un spectacle. Nous nous assoyons un peu… la seule scène que le metteur en scène fait répéter plusieurs fois aux comédiens est celle ou l’actrice principale doit déclamer « revolution, siempre revolution » !!! no comment…

Si la révolution cubaine partait d’un bon principe on ne peut s’empêcher de penser à la misère qui s’en est suivi et aux si nombreux opposants disparus…

T comme touristes

Cuba est une destination prisée! Nous avons été surpris par la fréquentation touristique. Les centre ville de la Havane ou Trinidad sont profondément marqué par le tourisme : restaurants à touristes et magasins de souvenir ont colonisé toute les surfaces disponibles. Les grands complexe hôteliers colonisent progressivement toutes les plages cubaines…par contre on n’a pas vu les travers des zones très touristiques : pas de mendicité, pas de sollicitation appuyée. Et puis c’est une source de revenu majeur pour nombres de cubains…