C’est avec une émotion certaine que nous rentrons à Annapolis. Hâte de retrouver notre maison, de vérifier que le bateau n’a pas eu de problème pendant notre séjour…

Arrivée au milieu de la nuit sous une pluie battante nous retrouvons enfin Essentiel tranquillement posé sur ses billots de bois…

Notre seul regret, c’est de ne pas avoir revu Carmen et Miguel et leurs enfants à Washington (fenêtre météo oblige…)

Trois jours de préparatifs et retour sur l’eau ! On avait beaucoup travaillé sur le bateau avant de partir afin de minimiser les ennuis lors de la reprise de la navigation… Ca nous avait plutôt réussi lors de la première saison…

Malheureusement ça ne se passe pas toujours comme on le voudrait. Premier souci sur les moteurs : l’inverseur a été remonté à l’envers, une partie des travaux ont été fait du mauvais côté et le régulateur de charge ne marche plus : les alternateurs moteurs ne rechargent plus les batteries…

Finalement tout cela va se régler en moins de 48h et nous voilà reparti pour une navigation assez longue : on souhaite rallier notre point d’arrivée aux USA en une seule étape. Il faut dire qu’il y a une bonne fenêtre météo avec des vents portants soutenus. Un peu plus de 300 milles au programme…

Nous partons dans l’après-midi sous un beau soleil et une mer d’huile… Le vent doit se lever dans la nuit. Descente de la baie de Cheasapeake tranquille, le vent se lève comme prévu… Essentiel glisse parfaitement avec sa coque immaculée… Et malheureusement début des ennuis… L’électronique du bord devient folle : notre instrument de vent se met à délirer, puis le pilote automatique n’arrête pas de sauter… Puis d’un coup plus rien : plus de pilote, plus d’indicateur de barre, plus d’indicateur de vent et de profondeur tout cela en pleine nuit noire… Le capitaine fulmine pendant que la capitaine tient la barre. On décide d’infléchir notre route pour faire escale afin de réparer. On est pas du tout enchanter car la fenêtre météo est courte et une escale risque de nous bloquer ici plusieurs jours en raison d’une dépression qui approche (avec des températures glaciale pour couronner le tout)…

On finit par trouver un fusible grillé dans la centrale électronique. On le remplace et l’électronique revient mais l’instrument de vent est lui HS. On décide donc de continuer notre route… Le speedomètre lui aussi ne veut rien entendre

Navigation rapide au grand largue avec 25 nœuds de vent… Essentiel file à toute vitesse, on est souvent au dessus des 10 nœuds ! Quel bonheur malgré notre pilote qui a tendance à décrocher ou repasser tout seul en mode stand-bye (sans nous prévenir le coquin !).

Nous arrivons à Beaufort après 40 h de navigation. C’est une bonne moyenne sachant que les premières heures étaient au moteur… Arrivés à beaufort, impossible d’enclencher la marche arrière sur le moteur dont l’inverseur a été entièrement remplacé !!!( nous n’avions pas fait de marche arrière depuis notre départ).Une fois à quai, on découvre que le sail drive tribord a à nouveau pris l’eau… Celui là-même dont nous venions de faire changer les joints à Annapolis…

Oh rage, oh désespoir !!!

Si le problème d’inverseur est rapidement réglé par le capitaine (juste le cable à resserrer), le problème du Sail drive est beaucoup plus embêtant. Si cela ne nous empêche pas de naviguer dans l’immédiat, il faut à nouveau sortir le bateau de l’eau pour réparer !!! Tout ça parce qu’un margoulin n’a pas fait son travail correctement !

On réfléchit à la meilleure solution, on bricole l’électronique mais sans succès. Aucun électronicien n’est disponible à Beaufort. On décide donc de poursuivre notre descente vers le Sud. On réparera le sail drive à Jacksonville en Floride (capacité de levage pour le bateau et disponibilité et puis on doit laisser le bateau là-bas une semaine pour aller à Menphis…

On se remet donc en route vers Charleston 120 milles plus au Sud… Navigation éprouvante car le pilote saute hyper souvent parfois en bipant mais parfois sans… Comme le vent est soutenu, nous sommes obligés de veiller toute la nuit et passer du temps à la barre… Nous arrivons à Charleston à la nuit tombée et trouvons une place pour la nuit au ponton de la marina…Malheureusement le matin, on nous demande de partir malgré nos problèmes d’électronique, personne ne veut rien entendre… Nous voilà au mouillage un brin désespéré par notre pilote automatique. Le capitaine passe la journée entière à essayer de régler le problème sans succès… Tant pis, nous voilà reparti pour une nouvelle navigation heureusement plus clémente (beau temps, températures plus agréables) qui nous permettra de profiter du magnifique ciel étoilé lors de nos veilles à la barre…

Nous voilà à Jacksonville en Floride un peu plus tôt que prévu mais Essentiel a besoin de réparation.

Après avoir consulté 2 électroniciens, le verdict tombe : la centrale de navigation est HS… On change notre centrale et le pilote marche ! Ouf !

Rendez vous est pris pour sa sortie d’eau et la réparation, tous les frais sont pris en charge par la Marina d’Annapolis qui reconnaît ses torts et nous présente ses excuses…

L’équipage est soulagé et c’est l’esprit plus libre que nous abandonnons à nouveau le bateau pour une escapade familiale dans le Tennessee…